Avec l’équipe de Ranxplorer, pour bien démarrer 2020, on s’est intéressé aux débats qui font, encore et toujours, vibrer la communauté SEO.
Des controverses et désaccords, il y en toujours eu en SEO (et c’est tant mieux !). En ce début d’année, lesquels peut-on identifier dans le paysage ?
Pour évoquer ces questions, nous avons interviewé Marie Pourreyron, fondatrice et consultante experte SEO au sein d’Altiref.
La communauté SEO a toujours été riche de ses désaccords et controverses. Qu’est-ce qui, selon toi, va continuer à y faire débat en 2020 ?
Marie Pourreyron : Pour moi, nous allons continuer à observer deux manières bien distinctes de concevoir le métier. Il y a toujours aujourd’hui deux « camps » assez marqués :
- d’un côté, un SEO qui se veut « propre », « sur le site », « white hat », dans le respect des guidelines Google,
- de l’autre, des « aventuriers », dits « black hat », et pas forcément au sens de « hors la loi » d’ailleurs. Ce sont des SEO qui testent des choses en s’appuyant par exemple sur les domaines expirés, les réseaux de sites privés et des techniques qui permettent d’apparaître dans les premiers résultats de Google, mais qui sont parfois un peu risquées. Nous apprenons beaucoup grâce à ceux qui pratiquent ce 2e type de SEO, flirtant avec les limites et ils nous poussent à sortir de notre zone de sécurité.
En plus de cette traditionnelle division black hat / white hat au sein du métier, vois-tu d’autres divisions ou débats qui vont perdurer en 2020 ?
Marie Pourreyron : Oui, par exemple, les avancées dans le domaine de la recherche en langage naturel et de la recherche vocale, possibles grâce aux progrès de l’IA.
En 2020, je pense que nous allons continuer à entendre ceux qui annoncent, de façon imminente, la fin des requêtes par mots clés pour des requêtes en langage naturel.
Et à côté de cela, d’autres resteront plus sceptiques. Force est de constater que pour l’instant, nous n’avons pas encore vécu de « révolution ».
Tout ceci est balbutiant, car, nous le voyons par exemple sur Alexa, la qualité des résultats de recherche vocale laisse encore à désirer.
Concernant l’achat de liens retours (backlinks) uniquement à des fins de SEO, pratique proscrite par Google, peut-on s’attendre à de nouveaux débats sur le sujet au sein de la communauté SEO ?
Marie Pourreyron : Ce sujet va continuer de diviser « en façade », mais absolument tout le monde le fait. Obtenir des liens naturels est de plus en plus difficile. Les blogs traditionnels sont en perte de vitesse.
De plus, les entreprises auto-hébergent désormais leurs contenus sur les réseaux sociaux, au détriment de leurs propres sites.
Elles embauchent des community managers, mais rechignent malheureusement à investir dans la création de contenu de qualité, dédié…alors même que les liens Facebook n’apportent aucun jus SEO et ont une durée de vie largement inférieure à un article sur leur site.
Le ROI des réseaux sociaux, dans certaines thématiques, reste encore à prouver.
Certes, l’achat de liens comporte un certain danger, puisque c’est interdit par Google et que les sites qui en diffusent se ressemblent tous un peu.
Mais c’est une pratique à faire intelligemment. Certains sites garantissent, par exemple, la confidentialité du lien. Et surtout, il ne faut évidemment pas faire que cela et diversifier ses liens entrants.
En cette année 2020, selon toi, sur quoi Google va-t-il nous surprendre (et peut-être créer de nouveaux débats dans la communauté SEO) ?
Marie Pourreyron : Bonne question…peut-être en sortant un module supplémentaire dans un secteur qu’on n’attend pas.
Au début des moteurs de recherche, Google présentait uniquement des résultats de recherche. C’est d’ailleurs comme ça qu’il a éliminé, un à un, tous ses concurrents de l’époque qui avaient des enrichissements de contenu (du type Altavista avec la météo, les actualités, etc.).
Maintenant que ces différents moteurs sont morts, Google se met à faire pareil qu’eux et propose ses propres contenus (shopping, hôtel, travel, horaires de cinéma etc.) pour nous capter et nous garder chez lui, de manière plus ciblée certes, car répondant à une intention de recherche, mais sur le fond, c’est la même chose.
Donc pourquoi pas, en 2020, un module de contenus médias, son propre canal de diffusion streaming, une sorte de Netflix à la Google ? C’est peut-être déjà fait à l’heure qu’il est d’ailleurs !
Un grand merci à Marie (@Mar1e) d’avoir répondu à nos questions ! Retrouvez le blog de Marie Pourreyron.
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Propos recueillis et retranscrits par Mathilde Dionnet, MD Script, passionnée des mots, des pages et des liens, donc tout naturellement du SEO ?